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Essai nucléaire Sahara : quels risques avec la tempête ?

Dans les années 1950 et 1960, alors que la guerre d'Algérie faisait rage, la France a utilisé le Sahara pour mener des essais nucléaires. Quelles retombées aujourd'hui ?

Le 13 février 1960, après plusieurs années d'élaboration, la France effectuait son premier essai nucléaire, en plein désert du Sahara, dans ce qui était alors l'Algérie française. Baptisé gerboise bleue, cet essai sera par la suite poursuivi avec gerboise blanche, le 1er avril de la même année, puis Gerboise rouge et gerboise verte, les 27 décembre 1960 et 25 avril 1961.

Alors que l'Algérie était en proie à la guerre, avec le déploiement sur tout le territoire des appelés de l'armée française pour tenter d'enrayer les troupes du FLN, la France a mené des essais nucléaire dans le Sahara, dans le Centre Saharien d'Expérimentation Militaire de Reggane.

La tempête de sable du 15 mars 2022 peut-elle ramener des retombées des essais nucléaires français dans le Sahara ?

Non, il est très peu probable que de quelconques retombées radioactives soient transportées par la tempête de sable ressentie en France, en Espagne et au Portugal le 15 mars 2022.

En revanche, cette tempête de sable, aussi appelée Sirocco, peut porter des particules fines de pollution atmosphérique. Ces microparticules PM10 (particules d'un diamètre inférieur à 10 micromètres) peuvent être dangereuses pour les personnes asthmatiques et ayant des problèmes respiratoires.

D'une superficie de plus de 9 millions de kilomètres carrés, la désert du Sahara ne se limite heureusement pas à la zone des quatre essais atmosphériques de bombes nucléaires français. Après 42 ans, les effets des radiations de ces bombes sont désormais beaucoup plus faibles.

En revanche, pour les personnes ayant participé à ces essais, et particulièrement aux appelés du contingent (les français partis faire leur service militaire de 28 mois en Algérie, dans le cadre de la guerre d'indépendance), des effets secondaires ont été reconnus par la justice en 2008. La suite des essais nucléaire a été menée dans des conditions difficiles liées à la guerre d'Algérie, avec notamment le putsch des généraux. Le gouvernement a anticipé l'essai de Gerboise verte pour éviter qu'elle ne tombe à leurs mains (source).