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FMI gaz russe : des coupures de gaz cet hiver ?

Alors que la Russie poursuit ses opérations militaires en Ukraine, elle fait planer la menace d'une coupure de gaz vers les pays qui soutiennent l'Ukraine.

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'Europe est replongée dans une guerre ouverte, dans un format inédit depuis les conflits au Kosovo et en ex-Yougoslavie. Afin d'aider ce pays, de nombreux pays européens ont fait le choix d'envoyer du matériel en Ukraine, sans toutefois jamais s'impliquer directement dans le conflit.

Étant une puissance nucléaire, qui plus est membre du conseil de sécurité de l'ONU, il n'est pas possible d'intervenir militairement, notamment par une force d'interposition des casques bleus. Mais la Russie pourrait bien elle aussi agir contre les européens, en coupant l'arrivée de son gaz. Cette coupure aurait un impact variable selon les pays de l'Union européenne. Le Fond Monétaire International (FMI) a estimé l'impact qu'aurait une coupure du gaz russe sur l'économie européenne l'hiver prochain.

Quelle impact aurait une coupure du gaz russe sur l'économie française ?

La France a la chance d'avoir un mix énergétique reposant essentiellement sur la production d'électricité nucléaire. Ainsi, une coupure du gaz russe aurait un impact relativement faible sur l'économie française. La valeur du PIB français pourrait réduire entre 0,2 et 1,1%. Cette fourchette va entre 0,4 et 2,8% pour le PIB allemand, et entre 1,1 et 6,5% en Hongrie. Cette baisse aurait lieu pendant les 12 mois suivant la coupure des gazoducs venant de Russie.

À l'heure actuelle, la Russie a déjà diminué de 65% ses livraisons de gaz par le gazoduc NordStream1. Une turbine de ce gazoduc est actuellement en maintenance au Canada, mais Berlin estime déjà qu'il s'agit d'un prétexte de Moscou. Pour l'Allemagne, le gaz russe est crucial : elle achetait 55% de son gaz en Russie avant la guerre, et 35% actuellement. En Allemagne, la production énergétique repose en grande partie sur des ressources carbonées (charbon et gaz) et non-renouvelables. La décision de fermer les centrales nucléaires allemandes a eu pour effet de renforcer la dépendance de l'Allemagne vis-à-vis de ces énergies, tout en ayant un impact carbone très important.

De nombreux experts pointent la guerre d'un nouveau genre que propose la Russie : sans s'impliquer directement dans le conflit, le soutien européen pourrait se payer par un impact fort sur leur économie (source).