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L'ONU alerte sur la répression des manifestations et le maintien de l'ordre

Alors que les mouvements sociaux s'intensifient contre la réforme des retraites, le rapporteur spécial pour le droit de manifester à l'ONU rappelle la France à ses obligations.

Ce n'est pour l'instant qu'un simple rappel à l'ordre, mais il en dit long sur l'intensité du climat de défiance sociale et de violence qui traverse le pays. Le 20 mars 2023, à la suite de l'échec de la motion de censure de l'Assemblée Nationale, en réponse à l'utilisation de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter sans vote le projet de loi réformant le régime des retraites, de nombreuses manifestations ont spontanément eu lieu dans tout le pays, et notamment dans la Capitale.

Non autorisés par la préfecture de police de Paris, certains de ces rassemblements ont été violamment dispersés par les unités de police anti-émeute déployées sur place. Des images ont par la suite circulé, dénonçant la virulence de cette répression. Pour le rapporteur du droit de manifestation à l'ONU Clement Voule, il s'agit d'une forme d'entrave au droit de manifester.

Pourquoi le rapporteur spécial au droit de manifester et de se rassembler dénonce-t-il la situation en France ?

Devant les dérives ayant eu lieu en marge de certaines manifestations, notamment le 20 mars 2023, Clement Voule a affirmé « suivre de très près » les événements ayant lieu en France.

 « Je suis de très près les manifestations en cours et rappelle que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental que les autorités doivent garantir et protéger. Les agents des forces de l’ordre doivent les faciliter et éviter tout usage excessif de la force. J’appelle les autorités à ouvrir des négociations avec les manifestants pour éviter toute détérioration. »

En effet, des vidéos ont circulé, montrant notamment des éléments de la BRAV-M et de CRS dispersant brutalement les potentiels attroupements autour du quartier du Châtelet.

De son côté, interrogé au micro de BFM TV, le préfet de police Laurent Nuñez justifie ces actions :

 « Quand nous intervenons, nous ne sommes pas face à des cortèges pacifiques. [...] Les forces de l'ordre n'interviennent que quand il y a des exactions. Mais on le fait, et ce sont les ordres du ministre de l'Intérieur, avec la fermeté qui est celle de l'ordre républicain. »