Nos articles sur Politique

Qui ne sera pas concerné par la réforme des retraites 2023 ?

La majorité relative d'Emmanuel Macron étudie depuis le 10 janvier 2023 le projet de réforme des retraites. Quelles seront les exceptions à cette réforme ?

Annoncé par Emmanuel Macron dès sa campagne en 2017, son projet de réforme des retraites est sans doute l'une de ses réformes faisant l'objet de la plus grande opposition. Face à des événements comme les manifestations des Gilets jaunes et la crise sanitaire, ce projet a dû être repoussé. Il pourrait finalement être présenté à l'Assemblée Nationale prochainement.

Toutefois, cette réforme fait l'objet de fortes oppositions. Et pour le gouvernement, qui n'est pas parvenu à obtenir la majorité absolue à l'Assemblée Nationale, il faudra parvenir à composer une coalition pour voter ce texte de loi. Les syndicats sont tous opposés à ce projet de réforme.

Quelles seraient les exceptions au projet de réforme des retraites ?

Le projet de réforme des retraites va bien prévoir le recul de l'âge de la retraite à 64 ans en France. Toutefois, certains retraités pourraient y échapper dans des conditions bien définies :

  • La première exception concerne les régimes spéciaux. La quasi-totalité des régimes spéciaux a été supprimé en 2020 (EDF, RATP, SNCF et bien d'autres) : dans ces entreprises, les salariés partiront progressivement au même âge que le régime général. Seuls quelques régimes spéciaux ont été maintenus, avec un âge de départ à la retraite à taux plein à 62 ans :
    • les policiers
    • les routiers
    • le personnel aérien
    • les militaires (pour eux, cela dépend de la durée du service)
  • La seconde exception concerne les salariés reconnus comme inaptes au travail : pour elles, il est possible de partir à la retraite à 62 ans à taux plein. Ce statut concerne un retraité sur six, et selon l'Inspection Générale des Affaires Sociales, ces travailleurs inaptes auraient une espérance de vie 4 à 6 fois inférieure à la moyenne (source). Ce statut concerne :
    • les prestataires de l'allocation adulte handicapé
    • les travailleurs sous traitement médical lourd
    • les titulaires d'une pension d'invalidité (majorité des retraités inaptes)

La réforme des retraites souhaitée par Emmanuel Macron souhaite un recul progressif de l'âge de départ à la retraite à taux plein jusqu'à 65 ans en 2032. Il s'agira de passer de 160 à 168 trimestres cotisés. La réforme des retraite implique également une pension minimale de 1100€ pour toute personne ayant eu une carrière complète.

Cette réforme aurait pour but d'apporter plus de liquidités au système de retraites par une idée simple : moins de personnes qui perçoivent des prestations, et plus de personnes qui cotisent. C'est pourquoi la principale mesure vise à reculer l'âge de départ à la retraite.

Alors que l'âge moyen de la population augmente, la principale crainte des pouvoirs publics était d'avoir un régime déficitaire, avec plus de retraités percevant leurs pensions que d'actifs qui cotisent. Afin de ne pas faire peser cet alourdissement des cotisations pour les retraites sur les entreprises (avec les charges patronales) ni sur les ménages (avec la CSG, finançant entre autres les retraites), le gouvernement a fait le choix de reculer l'âge de départ à la retraite. Il n'exclut pas que certains postes pénibles aient un âge de seulement 62 ans (régime actuel), tandis que les personnes handicapées puissent partir dès 55 ans.

Enfin, cette réforme prévoit la disparition des derniers régimes spéciaux, comme celui de la RATP ou de l'énergie. Celui de la SNCF a déjà été supprimé au terme de la réforme de 2018. Cette réforme devrait faire l'objet de vifs débats parlementaires dans les mois à venir.