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Taux livret A août 2023 : à combien s'élève-t-il ?

Le niveau du livret A devrait prochainement être relevé pour suivre l'inflation et atteindre théoriquement 4,2 %. Dans les faits, le taux pourrait être plus bas... on vous explique.

Le livret A, c'est historiquement le placement préféré des Français. Régulièrement, son taux évolue en fonction de la conjoncture, et notamment de l'inflation. Ainsi, il avait déjà été relevé au mois de février pour atteindre 3%, alors qu'il s'élevait à un peu moins de 1% il y a encore un an.

Cette hausse du taux est le fruit d'un mécanisme automatique, permettant d'éviter que les Français y ayant placé leur argent n'en perdent, celui-ci perdant de la valeur au gré des hausses de l'inflation. Mais, d'un autre côté, le taux d'intérêt du Livret A, s'il était trop élevé, pourrait freiner la construction de logements sociaux, et le marché de l'immobilier dans son ensemble, alors même qu'il traverse une période de difficultés. La banque de France rendra son arbitrage prochainement.

Quel sera le taux du livret A au 1er août 2023 ?

Le taux du livret A sera revalorisé au 1ᵉʳ août 2023. Il s'élève actuellement à 3%, et pourrait monter à 4,2%, soit le niveau de l'inflation en ce moment. Toutefois, la Banque de France doit encore trancher, et elle pourrait choisir de moins augmenter le taux d'intérêt pour atteindre seulement les 3,5%, en dessous donc de l'inflation.

La raison est simple : le taux d'intérêt du livret A représente le taux auquel les organismes publics impliqués dans la construction de logements HLM doivent rembourser leurs prêts, et une telle hausse pourrait avoir des conséquences négatives sur toute la filière du BTP. En clair : un taux du livret A haut, pour suivre l'inflation et éviter que l'épargne des Français ne perde en valeur, augmenterait le coût de l'emprunt pour les offices HLM, ce qui mettrait en péril leur capacité à investir, le tout dans un contexte où l'inflation a déjà fait augmenter le coût des matières premières dans la facture des chantiers, et que la main d'œuvre se raréfie. Actuellement, les offices HLM peuvent avoir des besoins de trésorerie importants,  :

  • pour investir dans de nouveaux logements
  • pour assurer la rénovation thermique du parc de logements existant
  • pour assurer l'entretien courant du parc de logements

Ainsi, une baisse des investissements des offices HLM ferait peser une menace sur le marché de l'immobilier dans son ensemble, en réduisant les débouchés des firmes du BTP. Ce secteur traverse déjà une crise en ce moment, avec un net ralentissement des achats de logements neufs, provoquant une baisse des lancements. Ce ralentissement des achats est surtout dû à la hausse des taux d'intérêts des crédits immobiliers, qui se rapproche beaucoup du taux d'usure, excluant de fait de nombreux Français de la limite de solvabilité requise pour emprunter et acheter un logement (source).