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Conséquences dissolution Assemblée Nationale, que se passe-t-il ?

Ce dimanche 19 juin 2022 a eu lieu le second tour des élections législatives. Que représenterait une dissolution de l'Assemblée Nationale ?

Les élections législatives suivent la présidentielle, avec dans la plupart des cas une dynamique qui pousse les français à accorder leur confiance aux élus dans la continuité de leur vote précédent, en accordant une "majorité présidentielle".

Lorsque cette majorité présidentielle n'est pas atteinte, le gouvernement en place peut peiner à faire adopter ses lois, ce qui engendre une forme de crise démocratique. En cas de désaccord avec l'Assemblée Nationale, le président a le pouvoir de la dissoudre, avec des enjeux bien spécifiques.

Que représenterait une dissolution de l'Assemblée Nationale ?

En cas de dissolution de l'Assemblée Nationale, les électeurs doivent retourner aux urnes pour voter de nouveau pour un candidat qui les représentera. Cette démarche est assez dangereuse, car les électeurs peuvent vouloir marquer leur mécontentement face à une telle méthode, qui "invaliderait" leur élection précédent, en votant d'autant plus "contre" une majorité présidentielle. Cependant, dans le cas de la réelection d'une majorité présidentielle, ces nouvelles législatives permettraient d'accorder au président et à ses élus un regain de légitimité. La dissolution de l'Assemblée Nationale n'est par ailleurs réalisable qu'une seule fois.

A priori, si le président en vient à dissoudre l'Assemblée Nationale, c'est qu'il en est insatisfait, donc que les électeurs ont préféré voter d'autres partis. Il est donc peu probable que la dissolution solutionne le "problème" de la majorité présidentielle. De plus, la dissolution était plus utile avant les années 2000, quand le calendrier électoral voyait les élections législatives arriver au sein d'un mandat présidentiel, réduisant la dynamique politique présidentielle. Le président pouvait donc souvent souhaiter dissoudre l'Assemblée pour que cette dernière corresponde à la récente élection présidentielle. En termes de précédents historiques, une telle manoeuvre a été employée par Charles de Gaulle en 1962 et 1968, par François Mitterrand en 1981 et 1988. Son exemple le plus récent est celui de Jacques Chirac en 1997, qui avait dissout une Assemblée de droite, mais non acquise au président, et dont la réélection avait mené à l'élection d'une Assemblée à majorité de gauche, ce qui représente le risque d'une telle manoeuvre, avec une politique de cohabitation qui n'est pas favorable au président.