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Secrétaire général de Macron à l'Élysée : qui est Alexis Kohler ?

Qui est Alexis Kohler, secrétaire général de l'Élysée et proche d'Emmanuel Macron ?

Si le public connait généralement les élus, le porte-parole et les membres du gouvernement, d'autres personnes oeuvrent dans l'ombre aux côtés du Président. Parmi eux, le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler.

Le nom de ce technocrate, figure majeure du sommet de l'Étant dont pourtant peu connaissent le nom, est réapparu dans le cadre des tractations sur l'agrément de l'association Anticor.

Qui est Alexis Kohler ?

Haut fonctionnaire français passé par Sciences Po et l'ENA, cet Alsacien a commencé sa carrière au ministère des finances. Il était directeur de cabinet de Pierre Moscovici puis Emmanuel Macron sous la présidence de François Hollande au ministère des finances. Depuis l'accession d'Emmanuel Macron à l'Élysée en mai 2017, il est devenu son secrétaire général.

Il a également été le directeur financier de l'entreprise Mediterranean Shipping Company (MSC) à partir de 2016, l'un des principaux armateurs de paquebots de croisière au monde. La Commission de déontologie de la fonction publique s'était opposée à ce recrutement, puisque Alexis Kohler avait été parti prenante aux côtés de la société de contruction navale STX France en 2010, lorsque celle-ci avait reçu des contrats pour construire quatre navires pour MSC, pour la somme de 4 milliards d'euros. Il aurait également favorisé MSC dans l'exploitation d'un terminal du Grand Port Martime du Havre (GPMH).

L'association Anticor enquête sur Alexis Kohler pour des soupçons de « prise illégale d'intérêts », « trafic d'influence » et « défaut de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ». L'association avait porté plainte :

  • le 1er juin 2018 pour l'affaire de STX
  • le 8 août 2018 pour l'affaire du port du Havre
  • en mars 2019, pour « faux et usage de faux » et « omission substantielle de ses intérêts »

Le président Emmanuel Macron aurait interféré, avec une lettre attestant que son secrétaire général ne serait pas intervenu dans ces affaires. Les affaires ont été classées sans suite à l'été 2019.

L'association aurait à nouveau porté plainte dans ces affaires. Le gouvernement doit accorder un agréément à Anticor pour lui permettre de se porter partie civile dans des affaires judiciaires. Cet agrément, qui devait expirer le 15 février, a été prorogé jusqu'au 3 avril, mais il n'a pas été renouvelé à long terme. Il est vraisemblable que l'implication de l'association dans des procès contre des proches du gouvernement de l'incite pas à inscrire son agrément sur le long-terme (sources 1, 2, 3, 4).