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Interception missile nucléaire : quels sont les systèmes en Europe ?

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, impliquant une puissance nucléaire, la Russie, voyons l'état des protections anti-missile en Europe.

Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le jeudi 24 février 2022, l'Europe est à nouveau plongée dans un conflit armé ouvert, une situation inédite depuis les guerres ayant eu lieu en Bosnie dans les années 1990. Fait d'une puissance nucléaire, la Russie, les alliés de l'Ukraine n'interviennent pas directement dans le conflit, mais soutiennent l'armée ukrainienne avec des envois de matériel.

Les européens s'inquiètent tout de même de l'éventualité, fut-elle hypothétique, d'une frappe de missile sur leur territoire. Elle est actuellement très largement protégée de frappes de missiles étrangers dans le cadre de l'OTAN par des équipements américains, français et italiens.

Quels sont les moyens de défense européens face à des missiles étrangers ?

S'agissant d'équipements stratégiques hautement sensibles, il est bien-sûr impossible d'en dresser un quelconque inventaire, ni même de les cartographier. Depuis 1955 et la guerre froide, l'OTAN coordonne la réponse antimissile de ses pays membres au sein du Système OTAN de défense aérienne et antimissile intégrée (SODAAI). La plupart des pays européens membres de l'OTAN sont équipés de différents dispositifs, essentiellement des moyens radars couplés à des systèmes de missiles sol-air capable de détecter puis d'éliminer en vol des missiles adverses :

  • Patriot PAC-3 américains, en service en Allemagne, aux Pays-Bas, ainsi que des PAC-2 en Espagne et en Grèce
  • SAMP/T (terrestre) et PAAMS (marine) Aster français, en service en France, en Italie ainsi que dans la Royal Navy britannique

Devant l'ampleur de la menace que fait peser la Russie, l'OTAN veut accélérer le déploiement de ses systèmes anti-missiles dans d'autres pays membres, en particulier ceux proches de l'Ukraine, à l'Est des frontières de l'organisation. L'implantation de tels systèmes, et notamment de radars au plus près des zones de lancement, permettrait d'anticiper plus facilement les potentielles frappes, et permettrait de les intercepter plus facilement. Il ne s'agit que de systèmes défensifs, visant à intercepter (NDLR : faire exploser dans l'atmosphère) des missiles ennemis : de tels systèmes n'ont qu'un faible potentiel offensif (source).